Plusieurs solutions existent pour protéger vos cultures ou parc automobiles de la grêle. Pour optimiser leur efficacité, ces solutions peuvent être couplées avec des systèmes de détection de formation de la grêle, comme par exemple le radar en bande x.
Les fusées paragrêles et autres techniques d'ensemencement
Les ensemencements des nuages sont destinés à multiplier les embryons grêleux afin d’éviter à ces derniers d’atteindre une taille trop importante et donc d’acquérir une inertie trop importante pendant leur chute.
L’iodure d’argent est utilisé car sa structure est identique à celle de la glace, c’est pourquoi des cristaux de glace peuvent se former sur des particules d’iodure d’argent ; elle sert donc de germe artificiel.
Les sels hygroscopiques car ils visent à provoquer la pluie avant que la vapeur d’eau ne se transforme en grêlons.
Depuis 2016 la société Lacroix-défense a dû stopper la production de ces fusées.
La solution LAICO
Laïco™ est la première solution intégrée composée d’un système de détection du risque orageux et d’une solution de lutte active contre la grêle.
1) Skydetect™ :
Composé d’un radar nouvelle génération, d’un logiciel de monitoring et d’analyse, ainsi que d’une base de données unique issue de 10 années d’observation. Cette technologie offre un système de détection qui permet de détecter le risque de grêle en amont, ainsi l’utilisateur peut déclencher son ou ses systèmes de lutte active ou de mise en protection au bon moment.
2) L’ensemencement :
Le principe est simple, les torches habituellement utilisées dans les Fusées Lacroix sont désormais emportées dans les nuages à risques par des ballons intelligents gonflés à l’hélium.
Un partenariat entre les sociétés Lacroix et Selerys : à LACROIX le développement d’une torche hygroscopique spécifique pour le ballon, à SELERYS le développement du ballon, du système de déclenchement et de la station de lancement.
Les canons anti-grêle
Le canon anti-grêle est un générateur d’ondes de choc. Il est composé d’une chambre d’explosion et d’un diffuseur conique, l’ensemble mesure 6 mètres de haut. On peut installer un canon anti-grêle dans un bâtiment en béton, dans un conteneur ou dans un « silencieux » afin de limiter les émissions sonores et diminuer les gênes possibles pour le voisinage.
Le principe du canon anti-grêle est d’empêcher les embryons grêleux de grossir grâce à des ondes de choc qui sont dirigées vers le nuage et qui cristallisent la couche externe des grêlons constituée d’eau surfondue (à savoir une eau liquide à des températures < 0°C) les empêchant ainsi de s’agglomérer.
Au début du siècle dernier, les explosions étaient générées grâce à de la poudre à canon et le système, mis en oeuvre par des artificiers, était dangereux et relativement long à « recharger ». Il fallait une densité de canon importante pour avoir une bonne efficacité sur un orage de grêle.
Aujourd’hui les canons grêlifuges fonctionnent grâce à un mélange de gaz explosif (acétylène ou butane) avec de l’air, ce qui permet d’accroître considérablement leur fréquence d’explosions et donc leur efficacité sur le nuage.
Le canon anti-grêle n’étant pas pas ou peu efficace sur des grêlons déjà formés, toute la problématique de son utilisation est l‘importance de le mettre en route suffisamment tôt afin d’éviter la formation des grêlons. Un canon démarré alors que l’orage de grêle se trouve juste au-dessus n’aura que très peu d’efficacité, plus on attend pour le démarrer moins il est efficace. Les différents fabricants de canon présents sur le marché conseillent de mettre en route leurs équipements anti-grêle entre 5 et 20mn (suivant les fabricants) avant la chute des premiers grêlons. Il est donc conseillé d’utiliser ce système de protection avec une solution de détection (radar météorologique et/ou abonnement à un service d’alerte météorologique).
Les filets paragrêles
Comme tous les autres systèmes de protection, les filets anti-grêle ne sont pas efficaces en cas de chutes de grêle très importantes. Si un orage de grêle « catastrophique » survient, les conséquences seront pires que si l’exploitation n’était pas protégée. En effet, un écroulement des filets sur les arbres nécessite, dans la plupart des cas, la replantation complète de la parcelle.
En Europe de tels phénomènes sont relativement rares, par contre ils sont beaucoup plus fréquents dans des pays comme l’Argentine.
Les filets paragrêles sont l’unique moyen de protection reconnu par les compagnies d’assurance en France et qui pourra venir réduire votre prime annuelle. Ce système est un des moyens de protection anti-grêle les plus fiables du marché mais il n’en est pas pour autant sans inconvénient (coût d’installation, baisse d’ensoleillement, impossibilité de déploiement quand les arbres sont en fleurs, …)
Ce système est rarement installé sur des exploitations agricoles importantes du fait de son coût d’installation et de manutention très onéreux pour les grandes superficies.
Exemple :
Pour une exploitation de 50 hectares, le coût de l’installation de filets paragrêle se situe autour de 250 000€ soit environ 5 000€ / hectare. Les 2 opérations de manutention (dépliage des filets au printemps et pliage hiver) coûtent annuellement à l’exploitant environ 60 000€ soit environ 600€ / hectare / opération.
Les assurances "dommage grêle"
Les assurances « dommage grêle » peuvent être un moyen efficace de protéger vos intérêts agricoles en cas d’orages de grêle. Cependant, les agriculteurs doivent prendre en compte la franchise qui est déduite du montant total des pertes de récolte en cas de sinistre.
Les assurances récolte ne sont pas une solution viable pour les agriculteurs situés dans des régions qui sont régulièrement affectés par la grêle. En effet, au bout de quelques sinistres, ils se verront refuser le renouvellement de leur police d’assurance.